En octobre, c’était déjà notre deuxième voyage en Italie, en autant d’années. Qui plus est, nous avons déjà d’autres plans prévus pour le vieux continent en 2025. Bien sûr, toujours hors-saison.
C’est curieux comment le fait d’en parler me donne l’impression que ce pourrait être mal reçu, parler autant de voyage. Que dans l’imaginaire populaire, voyager est perçu comme étant du grand luxe !
Malgré que nous tenions un budget qui balance, axé sur nos objectifs et sur nos valeurs, il n’en demeure qu’il reste un sentiment de culpabilité résiduelle, alors qu’une voiture neuve, elle serait socialement récompensée, sans regard sur sa mensualité.
Je n’ai pas de gêne à en parler, mais seulement si l’interlocuteur en face prend aussi le temps d’entendre que nous faisons ce genre de choix de renonciation en pleine conscience. Nous achetons des expériences qui apportent de la valeur à nos yeux pour bâtir des souvenirs précieux. On le fait pour qui nous sommes, pour ce que nous voulons.
Je m’en fous que ma voiture ait eu 8 ans cette année et qu’elle n’offre pas les dernières technologies. Nous sommes deux jeunes professionnels avec des revenus convenables, mais sans enfants. Nous n’avons qu’une seule depuis 2017. Elle est hybride et elle ne nous coûte presque rien à rouler ou à entretenir. Surtout, elle est entièrement payée depuis 4 ans.
Durant nos deux séjours, mais plus particulièrement dans le récent périple au Piémont, j'avais l'impression d'observer une société en équilibre entre la vie professionnel et la vie personnelle. J'avoue que j'ai resté surpris lorsque j'appris aujourd'hui qui restait pour moi des impressions basées d'un point de vue touristique étaient pourtant bien documentées par des sources crédibles.
Au sommet de l’indice d’équilibre travail vie
Plus que tout, l’un des facteurs les plus contrastants à notre norme sociale, c’est la place qu’occupe le travail dans l’équilibre de vie moyen.
Un peu par osmose, je crois, nos voisins du sud influencent notre définition du succès professionnel. Celle où faire beaucoup d’argent, travailler beaucoup, être toujours débordé, ça fait partie du «succès».
Selon les indices de l’OCDE entourant la thématique de l’équilibre travail-vie, les Italiens arrivent premiers, et avec une bonne avances! C’est notamment dû à deux facteurs :
Le premier : le nombre moyen de minutes par jour consacrées aux loisirs et aux occupations personnelles, telles que dormir et manger. En moyenne, 16,5 heures par jours pour les Italiens, contre 14,6 heures par jours pour les Canadiens et pour les Américains. Près de deux heures de plus, pour eux, à chaque jour.
Le deuxième : l’indicateur des horaires de travail lourds. Ici, c’est défini comme étant la proportion de travailleurs ayant déclaré plus de 50 heures de travail en moyenne, par semaine. Là, les États-Unis sont champions de la culture du Hustle avec plus de 10% de ces travailleurs. Pour cet indice, le Canada et l’Italie se suivent, autour de 3,3%, soit un phénomène trois fois moins présent. Quand même!
Matière à réflexion
Le fait que les Italiens laissent en moyenne plus de temps à leurs loisirs, leur famille, manger ou dormir ne veut pas nécessairement dire qu’ils sont meilleurs en tous points que nous. Au contraire, le Canada est numéro 1 dans la thématique de la santé.
J’entendais l’autre fois un concitoyen canadien dire que, oui, nos services de santé sont engorgés… mais que c’est bien parce c’est ironiquement le témoignage du fait qu’ils sont accessibles, qu’ils le sont, peu importe notre niveau de richesse. Par choix de valeurs, mais aussi par choix de renonciations et de priorités budgétaires.
C’est impossible d’être le meilleur dans tout, mais je crois que l’on a tout de même à apprendre des autres. Je crois aussi que nous aurions beaucoup plus de bénéfices sociaux à s’inspirer de la dolce di farniente (la douceur de ne rien faire), que de la culture du Hustle américain consistant à travailler à s’en user juste qu’au moment où l’on peut finalement présenter notre «richesse» matérielle comme étampe d’un «succès». Est-ce que cela veut dire que les Italiens ne sont pas travaillant? Non, confirme cet article de la BBC. Ils trouvent seulement une façon d’être plus productif par heure pour passer moins de temps au boulot, et plus de temps au caffè bar le matin et au ristorante entre amici pendant les 2 heures de pause pour diner
Un nouveau départ
Tout juste avant de partir pour le voyage, je venais de signer un nouveau contrat sur le marché des joueurs automne de l’emploi. Un 32 heures par semaine flexible qui me permettra de continuer mes activités en éducations financières, via les Productions Iris et ce blogue, tout en stabilisant mon horaire, d’augmentation de mes revenus et d’accélération de mon épargne-projets de liberté.
Pour la première fois en presque 5 ans, je remets un pied dans l’eau du 9 à 5, mais avec une perspective bien différente d’avant et une bien plus grande gratitude pour les avantages d’être salarié, en contraste au travail autonome. Mais ça, je vous en reparle la semaine prochaine.
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Illustration: Générée avec l’IA de Microsoft Designer, le vendredi 8 novembre 2024 à 11:46 p.m., sous la commande : « whimsical paper collage diorama scene shallow depth of field. very warm golden lighting. dominant purple color palette with accents of white. Italian work-life balance. people enjoying sitting on the side of a piedmont vineyard, with a nice espresso cup, talking with friends and enjoying the sunny weather»
Sources:
OCDE, Indicateur Santé
Bien dit Antoine😊
Félicitations pour ce nouveau regard. Ce genre d’observation, je l’ai vécu il y’a quelques années, au Costa Rica. Chez eux, c’est la Pura Vida. Les familles travaillent peu, parce que la terre leur offre la nourriture qu’ils ont besoin pour manger et les maisons n’ont pas besoin d’être ultra solides ou bien isolées. Bref, ça fait en sorte qu’une partie de la population travaille pas mal moins, n’ayant pas la nécessité.
Et longue vie également à ce nouvel équilibre que tu sembles avoir trouvé.