
Il est parfois curieux de constater comment le temps est le meilleur de nos alliés. Voilà maintenant plus de deux mois que je n’avais rien écrit sur ce blogue et comme par magie, la dynamique du courant de fond qui se préparait sans que je ne le sache, arrive de part lui-même. Même si je sais, théoriquement, que le temps est votre meilleur allié.
L’an dernier, tous les vendredis avant minuit (quand j’y arrivais) je me suis creusé la tête, parfois forcé à rédiger un article et tenter de parler d’éducation financière, gratuitement. Je me disais que ceux qui trouveraient suffisamment de valeur dans mes écrits, pourraient finir par trouver intéressant les trois films de la trilogie Liberté.
Il y a eu des marées hautes et des marées basses. Puis, dans une période de sécheresse, j’ai commencé à regarder mes options pour pouvoir continuer à soutenir ma part de responsabilités financières.
C’est pendant que j’avais l’esprit à d’autres tâches dans un nouvel emploi de 4 jours par semaine que j’ai laissé le site web, ses billets et ses films voguer seuls. Lentement mais surement, ces actions des 5 dernières années commencent à livrer leurs dividendes d’elles-mêmes. Je ne parle pas nécessairement de dividendes financiers, mais le dividende de finalement aller rejoindre de nouvelles personnes à qui je n'avais encore jamais parlées. De parfait inconnus du web.
On ne peut pas accélérer le temps. On ne peut que le laisser faire son œuvre.
C’est probablement le plus grand défi d’un parcours vers la liberté financière. Quoi faire maintenant, quoi faire plus tard? Combien dépenser aujourd’hui ou combien laisser pour la personne que nous serons plus tard?
Les choix, les efforts, les sacrifices (même si je déteste ce mot en finances personnelles). Ils finissent par livrer lorsqu’ils sont faits dans la bonne intention, sans pression de conversion.
Mon plan
Mon idée n’est pas encore complètement faite. Je jongle avec beaucoup de chiffres pour tester l’élasticité de notre budget et voir comment optimiser nos revenus et nos dépenses. La vérité, c’est qu’il n’y aura jamais de réponse parfaite. Tout a un coût d’opportunité directement ou indirectement lié.
Où se trouve donc ce point d’équilibre entre l’épargne liberté, l’accélération du paiement hypothécaire et les petits plaisirs coupables qui nous procurent du bonheur?
Ce point d’équilibre, il est en mouvement. Constamment.
Les besoins, autant que les désirs, sont changeants. Les décisions qui semblaient les meilleures au moment de les prendre peuvent, avec un pas de recul, paraitre moins bonnes à peine quelques mois plus tard.
Lorsqu’en juin dernier nous avions fixé une tranche de notre hypothèque à taux fixe de 5,29% pour 39 mois, de mon point de vue, c’était un excellent taux! Maintenant, comparativement à une tranche de variable à 4,40% et une tranche sur marge à 5,20%, le 5,29% fixe ne parait plus autant bon. Le contexte et ainsi la perspective ont changé. Ce, en moins de 8 mois.
Je jongle aussi avec l’élasticité de mon horaire pour voir comment je peux continuer ma mission d’éducation financière, tout en optimisant mes finances et en relevant de beaux défis stimulants, avec un emploi motivant.
Ma perspective face à l’emploi salarié, elle-aussi, est changée de celle que j’avais avant de me lancer à temps plein dans le travail autonome. Le fait d’avoir vécu 4 ans sur un revenu imprévisible aide à avoir de la gratitude pour ce que représentent une paie fixe, des congés rémunérés et des avantages sociaux. Même sur un revenu en deçà de la médiane québécoise.
L’ironie, c’est que maintenant que je fais plus de revenu, et qu’il est prévisible, je peux librement optimiser mes finances. C’était toutefois un parcours du combattant de le faire comme travailleur autonome. Du jour au lendemain, les écluses de la banque sont devenues grandes ouvertes. Bien que je sache pourquoi il en est ainsi et que la situation économique globale a grandement changé aussi, il demeure qu’aujourd’hui me coute moins cher qu’hier, alors que j’ai maintenant de plus grands revenus que jadis.
Ce qui ne change pas
Avec notre situation présente, nous pourrions ressortir demain matin des portes d’un concessionnaire, un nouveau trousseau de clés à la main. C’est ce que plusieurs choisissent de faire et à fort prix. Pour moi, ce serait une erreur monumentale de le faire. Je dirais que d’avoir passé les 5 dernières années sans paiement de voiture fait en sorte que même l’idée de m’enchaîner à au paiement d’une bagnole me répugne au plus haut point. Nous gardons la trajectoire alignée vers notre cible de rouler cette voiture jusqu’en 2030, et pourquoi pas plus loin, si elle fonctionne toujours bien. Comme disent les anglophones: «si ce n’est pas brisé, pourquoi le réparer?»
Ce qui ne change pas non plus, c’est notre désir, voire notre passion, pour le voyage. Je n’ai aucun problème à dépenser outrageusement dans ce poste budgétaire, car justement, il est budgété.
Question de préférence. Question de choix. Question de valeurs.
Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en
L’une des choses qui m’avaient marqué dans les rencontres d’entrevues pour les films de la trilogie, c’était de réaliser que même les experts en finances personnelles ne sont pas toujours surs de leurs coups. Ils et elles ont tous leurs petits péchés mignons, remises en question et inquiétudes.
Il ne faut pas se taper sur la tête pour de soi-disant erreurs financières du passé. Elles font partie des chapitres de notre histoire traçant le chemin qui nous a menés aujourd’hui où on est. Presque tous ceux qui réussiront à atteindre l’indépendance financière dans leur vie, y parviendront car ils percevront les erreurs non pas comme des éléments négatifs, mais comme des opportunités d’apprentissage.
Dans son plus récent livre This Is Strategy, Seth Godin écrivait qu’il y a une grande nuance entre avoir une stratégie et avoir des tactiques. Je crois que même s’il s’agit d’un livre sur le marketing, cela se traduit bien en finances personnelles.
La stratégie est une philosophie pour devenir dit l’auteur. Elle n’est pas un ensemble de tactiques. Une stratégie n’est pas à propos de gagner à court terme. Les tactiques changent constamment, les stratégies perdurent.
Ma stratégie est d’avoir un budget équilibré, avec une certaine élasticité, qui répond à mes valeurs. Après ça, quelle tactique j’utiliserai pour remplir cet objectif, ça, ça évoluera toujours et l’important, c’est d’en parler.
Discutez, échangez, dialoguez avec d’autres aussi et nous réaliserons que tout un chacun aura une réponse différente et changeante, jamais une vérité unique, à propos de comment utiliser son temps ou son argent.
Comme disait mon enseignant Nelson Mooney, au secondaire:
Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en.
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Illustation générée par IA avec Microsoft Copilot pour M365 le lundi 24 février 2025, à 23:10.
Toujours un plaisier de te lire Antoine, contente de ton retour. Je dirais avec l'âge on peut aussi changer de stratégie, et tant que c'est intentionnel, c'est correct:). Samira