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Chronique radio du 7 octobre 2024

Antoine Denis

Parler d'argent avec les jeunes

Écoutez en rattrapage ma chronique finances personnelles du lundi 7 octobre 2024 15h45, sur les ondes de la radio de ICI Radio-Canada Première Estrie (101,1 FM), dans l'émission Vivement le retour, animée par Laurie Dufresne.


On y revient sur une série de trucs et astuces des parents que j'ai rencontré pour le 3e films «Liberté. Un dessein à l'indépendance financière.», le livre jeunesse « L'argent Crois-le ou non » sur lequel (lire mon article d'appréciation du livre) et la surprenante capacité des jeunes et moins jeunes à comprendre des notions de finances personnelles en amont de leur propre parcours financier personnel.



Pour les curieux, voici à quoi ressemblait mon texte, en préparation pour la chronique:

Objet : Parler d’argent avec les jeunes
Y a-t-il un âge pour parler d’argent avec les enfants? Pas vraiment non. Même si je n’ai moi-même pas d’enfants, il y en a tout de même dans mon entourage avec qui je parle de ces sujets-là. Vraiment, je crois que si on prend le temps d’ouvrir la discussion, à différents niveaux de difficulté, on réalise à quel point ils ont cette capacité de comprendre l’argent.
Je me souviens être allé interviewer Vincent Morin, le blogueur derrière Retraite 101, et il m’expliquait que ses enfants, alors âgés de 4 et 6 ans, comprenaient qu’ils avaient de l’argent dans une banque virtuelle. Là où je suis resté encore plus surpris, pour ne pas dire tombé en bas de ma chaise, c’était que ses enfants comprenaient même qu’ils avaient de l’argent dans un compte REEE (Régime Enregistré d’Épargne Études), pour leurs études futures.
Vincent est un exemple parmi d’autres intervenants à qui j’ai parlé, mais je résumerais son approche à la suivante. Transparence, vulgarisation, mais souvent aussi, dans un cadre ludique.
On ne le réalise peut-être pas pendant qu’on joue avec une caisse enregistreuse en jouet, un kiosque de nourriture en plastique ou une partie de Monopoly, mais ce sont toutes des opportunités de créer des parallèles avec la vie financière.
Par exemple, pourquoi part-on un loyer, si on ne détient pas la propriété sur laquelle on réside le temps d’un tour?
Il existe aussi des livres pour parler. L’un des plus récents sur le marché est co-écrit par Paul-Antoine Jetté et Pierre-Yves McSween, « Crois-le ou non, l’Argent» et facilite les discussions grâce à une liste non exhaustive de faits divers sur l’argent. Et s’adresse aux 8 à 12 ans, donc d’âge en milieu à fin primaire.
Sans blague, j’y ai appris des choses! Par exemple (fait no. 43 je ne savais pas que la Banque centrale de Hongrie, lorsqu’elle a changé de monnaie, a déchiqueté et compressé les anciens billets de banque pour en faire des briques de chauffage. C’était la première fois que j’entendais parler d’un pays qui a littéralement brûlé de l’argent.
En somme c’était vraiment intéressant, rapide à lire pour un adulte, et ça pique la curiosité des jeunes. Je l’ai même testé avec le filleul de 9 ans de ma conjointe et il me disait avoir appris beaucoup, et sa mère m’avoua la même chose. Comme quoi il n’est jamais trop tard pour apprendre quelque chose de nouveau, comme qu’est-ce qui est taxable à l’épicerie et qu’est-ce qui ne l’est pas.
Ça, c’est au niveau lecture ludique, mais un truc concret que j’ai retrouvé chez plusieurs parents que j’ai rencontrés c’est toute la notion de choix de renonciation, ou de coût d’opportunité si on veut.
Par exemple, Nataly Labelle m’expliquait que son fils ne voulait pas se faire couper les cheveux par maman. Ce que Maman a fait, c’est d’expliquer le coût de la coiffeuse, disons 25$, et que ce 25$-là pourrait plutôt être utilisé pour faire un choix différent, comme acheter des bonbons, faire une activité, quelque chose qu’il veut vraiment, ou du moins suffisamment pour pousser sa réflexion sur ce qu’il valorise le plus, en plus de donner un sentiment de responsabilisation et de choix, plutôt que d’imposer celui-ci ou de dire « non ».
Dominique Favreau a même poussé un peu plus loin le concept en intégrant une notion d’intérêt. Plutôt que de dépenser 10$ aujourd’hui au Dollarama, tu as le choix de le faire, ou d’avoir 11$ le mois prochain, ou 12$ le suivant. Comme il me dit, à la fin, l’argent sort toute de la même poche, mais c’est plus un travail sur le comportement financier et la gestion des besoins et des désirs, combattre l’impulsivité. Ce sont toutes des notions qui pourront tranquillement commencer à percoler.
Ça, c’est au niveau des plus jeunes, de l’âge primaire je dirais. On reste un peu plus en surface, mais cela demeure des fondements importants pour la suite.
Maintenant, au niveau secondaire j’ai un peu plus d’expérience personnelle pour en parler, car j’ai travaillé avec des jeunes de premier et de deuxième cycle du secondaire.
Premier cycle, secondaire 1 et 2, j’estime qu’on détient toutes les capacités mathématiques pour résoudre la plupart des questions d’argent. Que ce soit le calcul des taxes à la consommation sur un achat devant être ajouté dans notre budget d’un achat X ou même de l’impôt de base, l’explication des paliers progressifs, c'est quelque chose que même la plupart des adultes ont tendance à ne pas comprendre, ou à éviter, simplement parce que ça faire peur d’être face à quelque chose qui ne nous a jamais été expliqué dans des termes simples.
En secondaire 2, je me souviens d’un enseignant qui nous avait dit en début d’année : vous avez 13-14 ans, j’estime que vous êtes de petits adultes, donc je vais vous parler comme à des adultes. Je crois qu’à cet âge, on commence à vouloir réellement comprendre les choses et on ne veut pas être infantilisé. Ça change la dynamique de même se faire dire qu’on est suffisamment vieux pour comprendre, même si on ne comprendra peut-être pas tout de suite.
Deuxième cycle et plus vieux, secondaire 3-4-5 et cégep, j’estime qu’on peut parler de questions à savoir plus philosophique. Je m’explique.
Je donnais une conférence avec des étudiants de secondaire 5 et j’ai passé un petit questionnaire de réflexion par la suite. Des questions simples en apparences, mais profondes en sens.
C’est quoi le succès, pour toi?
C’est quoi la richesse, pour toi?
C’est quoi la liberté, pour toi?
Je ne partagerai pas leurs réponses, mais je vais partager que j’avais réellement des réponses qui, dans ce contexte de réflexion, étaient beaucoup plus poussées que bien des adultes à qui j’ai parlé. Ces trois questions seront des piliers pour la vie adulte devant eux, pour définir l’argent pour eux et non pas se laisser définir par l’argent.

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Illustration: Générée par l'IA, avec Microsoft Copilot Designer, le jeudi 25 avril 2024 à 12:59 p.m.., sur la commande «whimsical paper collage diorama, with purple and white color palette and warm lighting. A radio studio with a table hosting 4 microphones and chairs».

 
 
 

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