Il y a 2 ans, jour pour jour, je réalisais un rêve de jeunesse en achetant un équipement de gardien de but, pour le hockey sur glace. Depuis, j'ai cette réflexion qui mijote sur le fait que nous avons trop souvent tendance, comme adulte, à laisser des rêves derrière, plutôt qu'imaginer des façons de les concrétiser.
Dans divers domaines, que ce soit les arts, les sports, les apprentissages et même les finances personnelles, les opportunités d’exploration et de réalisation de nos aspirations sont toujours présentes, quel que soit notre âge, si on s'en offre les moyens.
Comme le dit le vieux proverbe : Le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment pour planter un arbre, c’est aujourd’hui.
Les finances personnelles, au service de vos rêves
Lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux finances personnelles, à la fin 2017, début 2018, ce qui m’a vraiment fait accrocher, c’était son pouvoir de polyvalence. En faits, je rêvais de réaliser des films et j’avais lu des témoignages de gens qui s’étaient servi de leur carrière pour en financer une deuxième.
Dans mes lectures, l’un des témoignages les plus mémorables, présenté dans le livre Les millionnaires ne sont pas ceux que vous croyez, par le journaliste Nicolas Bérubé, c’était Georges Brossard.
Jusqu’à la fin des années 1970, Georges était un notaire qui empilait et investissait son argent. À l’aube de la quarantaine, il quitta son milieu et, à travers des voyages, il renoua avec une passion d’enfance qu’il avait pour les insectes. Une dizaine d’années plus tard, ayant personnellement récolté des centaines de milliers de spécimens d’insectes, l’une des plus grandes collections privées au monde, il sollicita la ville de Montréal pour ouvrir un insectarium. Il vécut une seconde carrière d’entomologiste, auto-financée à même ses revenus de placements passés.
Dans ce même livre, Nicolas racontait l’histoire d’un acteur de théâtre dont une partie de ses revenus provenaient de loyers de logements qu’il détenait. Une façon que je trouvais bien originale de vivre du théâtre, sans dépendre du théâtre.
Le dénominateur commun de ces deux personnes aux voies complètement différentes, c’était que l’aspect financier fut sécurisé en premier, pour ensuite consacrer la majorité de leur temps à des projets de passion, plutôt que de les reléguer au rencart des rêves abandonnés.
Définir le coût de son rêve
Il est crucial d'évaluer le coût de nos aspirations. Certes, si votre rêve est de voyager à travers le monde, loger dans les meilleurs hôtels de luxe et de vous nourrir aux tables étoilées Michelin, vous vous imposez tout un défi! Par contre, certains rêves plus modestes sont souvent moins coûteux qu’on ne le pense et deviennent ainsi des victoires plus accessibles.
Non, les rêves ne se limitent pas aux grandes aspirations comme voyager à travers le monde. Des objectifs plus modestes, comme apprendre à jouer d'un instrument, à cuisiner ou à parler une nouvelle langue, peuvent aussi être des sources de satisfaction et de réalisations personnelles.
Ce sont toutes des choses qui peuvent faire partie intégrante d’un budget de temps et d’argent pendant un parcours vers l’indépendance financière, à condition qu’elles soient nommées et adoptées dans un budget qui balance. Ces idées n’ont pas besoin d’être abandonnées ou relayées seulement pour une lointaine retraite et il n’est jamais trop tard pour commencer à investir dans ses rêves. Dans l’expression « se payer en premier », il y a aussi la notion de choisir ce qui nous rejoint et nous ressemble le plus.
Budget d’argent, mais aussi de temps
Vous avez toujours rêvé de visiter l’Europe ou de prendre des vacances dans le Sud? Parfait! Il est temps de redéfinir ce rêve lointain, en SMART goal (lire la publication l’Anti-résolution du Nouvel An) :
Quand est-ce qu’on veut atteindre ce rêve? Se donne-t-on des moyens réalistes pour l’atteindre? Fait-il partie de notre budget? La progression vers ce rêve est-elle mesurable? Si on a bien défini l’objectif, qu’on sait combien il coûte et par conséquent combien de sous on doit y consacrer pour l’atteindre, ce sera beaucoup plus facile de passer du rêve à la réalité.
Pour des activités comme la cuisine, l'apprentissage d'une nouvelle langue ou même l'engagement dans des activités artistiques, elles peuvent enrichir nos vies et contribuer à notre épanouissement personnel. Une option relativement économique pourrait être de rechercher des cours près de chez vous, ou de simplement surfer les innombrables ressources du web. Dans ces cas, c’est plus souvent une question de budget de temps que de budget d’argent.
En devenant gardien de but à 24 ans, oui, il y avait une question financière, l’équipement et la pratique hebdomadaire du sport étant dispendieux, mais ce n’était pas le prix d’une voiture neuve non plus. C’est plus une question de choix de dépenses et d’investir surtout du temps dans mon apprentissage du rôle et dans la pratique de celui-ci. À travers ce sport d’équipe, j’ai renoué avec un rêve d’enfance, intégré une partie sociale à ma semaine, et développé une meilleure forme physique et mentale. Vous pourriez en faire de même en rejoignant un groupe de musique, un cours de cuisine, ou une troupe de théâtre. Chacun a ses propres passions et aspirations uniques, et trouver des moyens créatifs pour les réaliser est essentiel pour mener une vie pleinement épanouissante.
L’équilibre entre aujourd’hui, demain et le lointain futur
Aussi bête que cela puisse paraître, écrire une liste de souhaits, une « bucket-list », est un excellent point de départ. L’énumération, mais aussi la mise à jour ponctuelle de ceux-ci permet de transformer une idée floue en un objectif quantifiable, par conséquent mesurable.
De lister ses objectifs à court, à moyen et à long terme, soit de les définir temporellement, donnera aussi une certaine motivation à travers l’anticipation, pendant le cheminement. Du calque anglais, quelque chose pour regarder par en-avant.
De partager ces objectifs avec des proches amis et des membres de sa famille pourrait vous aider à garder le cap à travers les défis qui se dresseront devant vous. Cela facilitera également la compréhension au cas où vous déclineriez des invitations quelconques, dans le but d’atteindre vos objectifs. En mon sens, il y a quelque chose de plus que respectable dans le fait de verbaliser et de communiquer clairement ses intentions. Par exemple, décliner une invitation au restaurant, car on veut plutôt vivre une expérience gastronomique complète dans les semaines à venir ou encore faire une grosse dépense bientôt.
Que ce soit dans nos objectifs d'épargne et d'investissement ou dans nos projets à court et moyen terme, l'importance de la planification organisée et définie est indéniable. Il est essentiel de se rappeler que chaque étape vers nos rêves, qu'ils soient à long terme comme la retraite ou à court terme comme un voyage, peut être entreprise à tout moment de notre vie, pourvu que nous soyons engagés et déterminés à atteindre ceux-ci. Laissons derrière la phrase que j'ai trop souvent entendue «il est trop tard pour moi ».
Illustration: Bing Concepteur d’images. Commande « whimsical paper diorama collage, at night in a park, an exterior hockey rink is lit by spotlights. there's a goaltender and kids play hockey with tuques on their heads. there's snow falling»
Livre: Les millionnaires ne sont pas ceux que vous croyez, par Nicolas Bérubé. Référence non rémunérée. Disponible dans plusieurs librairies.
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