Vous avez peut-être déjà entendu l’idée selon laquelle il faut environ 10 000 heures de pratique pour maîtriser pleinement une compétence. Pour mettre cela en perspective, 10 000 heures représentent environ cinq ans de travail à temps plein, à raison de 40 heures par semaine (soit 2 000 heures par an). Cependant, si 10 000 heures sont nécessaires pour atteindre une maîtrise totale, combien de temps faut-il pour simplement être supérieur à la moyenne? Une sorte de loi de Pareto des compétences; comment être meilleur que 80 % des pratiquants d’une même discipline?
Récemment, je suis tombé par hasard sur la règle des 100 heures. Selon cette règle, après 100 heures de pratique régulière et délibérée d’une compétence, on pourrait surpasser la majorité des autres pratiquants.
18 minutes par jour
Réduite à une plus petite échelle, cette règle se traduit par seulement 18 minutes par jour. C’est une durée souvent facile à perdre dans les distractions quotidiennes, ou encore moins que le temps d’un épisode de rediffusion de votre émission préférée.
Comme je l’ai évoqué dans un de mes premiers articles (blogue no. 7 : Et si apprendre était pour toujours), je suis un fervent défenseur de l’idée que l’apprentissage ne doit pas se limiter à notre éducation scolaire passée. Nos cerveaux sont conçus pour apprendre, et le concept de plasticité cérébrale signifie que plus nous pratiquons, plus notre cerveau adapte ses connexions. Il répond à l’activité intellectuelle en créant ou en élaguant des connexions synaptiques, selon les apprentissages et défis auxquels il est exposé.
La clé réside dans la constance, pour maintenir ces connexions actives. C’est pourquoi il est beaucoup moins probable que vous vous souveniez de votre cours d’histoire de secondaire 4 si vous n’avez pas été en contact avec ces connaissances depuis des années. À l’inverse, si vous pratiquez chaque jour, à raison de 18 minutes, une nouvelle langue que vous souhaitez apprendre, vous cumulerez plus de 100 heures de pratique en un an. Vous devriez ainsi être capable de soutenir des conversations mieux que la majorité de ceux qui restent à l’étape du désir (« j’aimerais apprendre ceci ou faire cela »), sans jamais se donner les moyens de passer à l’action.
Écrire ce blogue
C’est maintenant le 31e article que j’écris pour ce blogue. Comme on dirait dans le contexte d’un film, je brise un peu le quatrième mur en mentionnant cela, mais je constate simplement qu’écrire sous cette forme est devenu beaucoup plus facile qu’en janvier. Cela ne signifie pas que je suis devenu le meilleur blogueur en finances personnelles au Québec (loin de là), mais plutôt que je continue à progresser de manière régulière, et que j’ai retrouvé une certaine aisance avec les mots que j’avais auparavant, notamment lorsque j’écrivais plus fréquemment au secondaire, en pratiquant des exercices et examens écrits en français.
Cette aisance croissante n’est pas apparue soudainement, mais s’est développée après plus de 31 semaines à écrire chaque semaine, pendant plus de trois heures. Presque 100 heures de pratique.
Un contexte favorable à l’apprentissage
Dans cette ère d’accès à l’information via le web et dans un contexte d’éducation accessible et économique au Québec, nous n’avons pas vraiment d’excuse pour abandonner nos apprentissages simplement parce que nous atteignons l’âge adulte et avons déjà quitté l’école.
L’objectif de 100 heures est beaucoup plus atteignable et réaliste que les 10 000 heures souvent mentionnées. Cela rend également l’apprentissage plus motivant, ce qui est crucial, car tout nouvel apprentissage comporte une période de frustration initiale où les difficultés sont nombreuses et les chutes fréquentes avant de pouvoir se relever.
En gardant à l’esprit que l’objectif n’est pas de devenir un expert, mais simplement de dépasser la moyenne, l’apprentissage devient moins intimidant. Je parie que si vous consacriez 100 heures à perfectionner vos compétences en cuisine, à apprendre une langue ou à pratiquer une forme d’exercice physique, vous seriez surpris des progrès accomplis en seulement un an. Imaginez maintenant si vous parveniez à maintenir ce rythme au-delà de cette première année!
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Illustration: Généré avec l’IA ∙le 2 août 2024 à 4:02 p.m. avec Microsoft Copilot Designer, sous la commande: «Create a whimsical paper collage diorama with a purple and white color palette, lit warmly. Design a weeping willow leaning over a river, with all branches glowing as if electrically charged. Hang items like a telescope, a paintbrush, a guitar, a chef’s knife, a pair of dumbbells, and a notebook from the branches. A young woman sits reading a glowing book peacefully under the glowing tree. Use a depth of field effect. The scene is set under a clear, starry night sky.»
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